Opé.
Le vieil homme meurt. La mort n’a pas peur. Opé a peur pour la vie. La sienne ? À quatre-vingt-dix ans, on fait son temps. Dix printemps – sa femme, le cancer, l’agonie – il n’en peut plus. Il a chopé une vacherie, une maladie d’orphelin, un Parkinson sans tremblante, une spécialité paysanne pour familier des engrais. Quatre enfants, trois filles. Le fils tangue, héritier. Fêtard, vantard, noceur, coureur. Opé est écœuré. Un fermier. Paysan agriculteur.
À l’héritier, il a tout donné – son fils, prodige. Le fiston a dilapidé. Un propre à rien, Opé décrète, sauf qu’il a mal. Il déblues. Il n’entend pas la musique, mais c’est la fin. Son fils n’est pas venu. Il fête les environs. Il n’est pas au courant. Pas ingrat, un inconscient. On manque de jugement. Avec le temps, la vieillesse, la maladie, on acquiert une lucidité qui vous prend au dépourvu.
Opé a pardonné. Le christianisme, c’est sa vie. Il a éprouvé les pires peines à absoudre. Il a beaucoup donné, très peu pardonné. Maintenant, la famille est divisée. Il n’a guère ménagé. Ses filles sont autour de lui, son choyé n’est pas lui. C’est un signe. Dieu envoie avant de rappeler. Amène-toi ! Opé dans les choux. On respire dur. Il fait chaud, l’été indien. Opé craignait l’asphyxie. Il s’éteindra sans souffrance. Sans peine. Il n’entend plus le cœur léger. Il a pardonné – allégé.
Opé tient les rênes de la ferme. Il vient de se marier. Il a été élu – maire du village. Il fourmille d’innovations. Il dore les idées. Il est l’organiste des dimanches. Il attend une fille. La vie est belle, Opé. Plus tard, ce sera un héritier, histoire de reprendre. Pour un paysan, le garçon est vital. Une fille, la vie sourit.
Opé conduit son tracteur. Il a acheté. C’est le début de la mécanique. En France, la Seconde guerre, les morts, les massacres, les prisonniers, c’est le retour de l’accalmie. La prospérité vous ouvre les bras. Les agriculteurs profitent de prêts, de récoltes, de revenus – l’Epoque glorieuse. Opé achève le rêve des générations. Acheter un tracteur. Le travail des champs devient révolutionnaire.
Opé est altier. Il se tourne vers son alter. Et go ! Le fidèle, le lieutenant, l’ouvrier agricole est plus pour le patron. Il est l’âme de la ferme, le confident des enfants, le bêcheur des jardins, le fumeur sans fatigue, le buveur de cidre. Le champ s’ouvre à Opé. Ferme-la !
« Alors, Valéry, toujours fervent des charrues ? »
Opé chambre, Opé pétarade. Opé châtie en châtié. Il a des lettres. Il tient de l’Etre. Il titille son cher Valéry. Valéry est un réactionnaire. Valéry réfute le Progrès. Il est méfiant comme un vieux Sioux devant toutes ces techniques qui finiront par gâter notre monde. Valéry tique devant le toc. Un tracteur ? Ça fera des emplois en moins, des chômeurs en plus, de la misère – et de la détresse. C’est pas la bête au bon Dieu, un tracteur. Opé se moque. Opé croit dur comme un moteur dans le Progrès. Opé est visionnaire – en Progrès. Après le christianisme, le Progrès est sa bannière. Son étendard illuminé.
De temps en temps, Opé se pose la question : les deux ne feraient-ils pas Un ? Valéry le plus brave ne comprend rien à l’esprit de son temps. Il est engoncé dans ses préjugés. Incapable de s’ouvrir au monde, à la science, aux découvertes, à ce que d’aucuns nomment Changement et qu’Opé n’hésite pas à baptiser du fou nom de Révolution.
« Tu vois, Valéry, l’homme est l’animal capable de créer, d’innover, de fonctionner !
- Il est surtout capable de belles vacheries ! »
Valéry est campagnard. Il roucoule des R. Il a l’accent des champs.
« Ce qui changera le monde, c’est la technique !
- Avec leurs bombes et leur chimie, ça, oui, le monde chante ! »
Valéry a mal entendu. Valéry est drôle. Jeu de rôles.
« Avec les tracteur, aussi. Nous sommes les enfants du Progrès. Nos parents labouraient la terre avec les bêtes, nos enfants travailleront par ordinateurs !
- Je prie pour que ce jour n’arrive jamais ! Jamais ! Ça ferait des robots sans âme et sans cœur ! »
Opé arrête le débat. Il hausse les épaules. Valéry est dévoué, mais il ne comprend rien. Désavoué. C’est un réactionnaire, attaché à ses traditions. Il n’a pas le niveau intellectuel pour discuter. Opé est fier de son intelligence. Si clairvoyant qu’il appartient au nombre des élus qui comprennent le Changement et le Progrès. Il bout d’un optimisme débordant. D’ici deux ou trois générations, sa ferme ne ressemblera pas à l’entreprise qu’il connaît. Elle sera un outil futuriste, entièrement mécanisée, où l’homme sera le cerveau commandant à des batteries de machines. Il sourit, Opé, l’avenir est confiant. Il a foi dans Jésus, dans Dieu, dans le christianisme. Il a foi dans la terre. Il était une fois : l’homme saura cultiver.
La petite Maoussi hurle. Une minute. Même pas. Elle sort du ventre. Vraiment du ventre : césarienne. Maoussi, la voix est libre. La vie vocifère. Avis de naissance : Maoussi vient de naître. Elle a une maman, elle ne sait pas. Elle a un papa. Le pédiatre vérifie les réglages. Bébé est de la dernière génération des Maoussi. Chez maman, les aînées s’appellent Maoussi. Tradition Dahomey. Maman s’appelle Maoussi, mamie s’appelle Constance. L’arrière-grand-mère vit au Dahomey. Une Maoussi qui approche des quatre-vingt-dix piges et qui fait mentir allègrement la moyenne de vie de son pays natal.
Maoussi Jr. pleure toujours.
« Elle a du coffre, cette petite ! »
Parole de pédiatre. La sage-femme demande au père de suivre en salle de réanimation. Papa est blanc. Mélanine de peur. Face de craie sans cri. C’est une métisse. Papa ne comprend pas. Maman est KO. Elle se remet de ses émotions et de l’opération. Le choc : cinquante centimètres, trois kilos. Un beau bébé rond, qui tournerait des publicités pour les catalogues ou les marques de voitures. Le papa est anxieux : avec les bébés tout fragile, on ne sait jamais ce qui avive. Pour l’instant, Maoussi est emmitouflée dans un linge natal. Elle arrive. Elle est née.
Elle est sortie du ventre. Elle est sortie de son monde clos, chaud et parfait. La naissance : on émerge d’un monde pour en trouver un autre, plus grand, moins accueillant. On est homme, de l’espèce dominante du nouveau monde dans lequel on se trouve. L’ancien continent était terre conquise. Qui sait s’il n’existe pas d’autres mondes, une infinité de corps qui se tiennent les uns dans les autres, à la manière des poupées russes ?
La petite Maoussi est nouvelle-née. Sans questions, elle a froid. Elle est là. L’accouchement est allé trop vite. Note aux religieux : si la vie est l’entrée, la mort n’est-elle pas la sortie ? Je rêvais d’une autre ronde. Pendant que Maoussi surgit, Opé s’éteint. L’arrière-grand-père de France meurt. Pas le même jour, mais la linéarité, on s’en fout. C’est quoi, le temps, si ce n’est pas la trame de notre monde ? Le temps, il existe dans les autres ? Dans le ventre ? Après la mort, quel monde ? Hadès ? Elysées ? Enfers ? Paradis ? Eden ? Sapristi, Opé ne verra pas son arrière-petite. Ce n’était pas la première, mais c’est la métisse de la famille.
Opé, le Progrès, c’est la mondialisation, les migrations, la France multiconfessionnelle et multiethnique. Plein de métisses – plus une idéologie biscornue du métissage. Coupez : décalez. Chinois. En France, on prend les métisses pour des Noirs, alors qu’au Dahomey, on prend les métisses pour des Blancs. T’as tout faux, mais tu cultives le topo. Dites-le au tennisman métisse à la retraite qui vient d’un croisement entre le Dahomey et la Lorraine et qui surfe sur la tolérance occidentale : ta couleur est égale à condition que tu consommes. Couleur camé. Léon l’Africain.
Maoussi s’en moque. Les Maoussi ont résisté à l’esclavage et à la colonisation, elles résisteront à l’ultralibéralisme et la mondialisation. Les Maoussi sont des battantes et des dures. Les Maoussi sont des guerrières et des irréductibles. Pire que les Gaulois, t’as les habitants du Dahomey. Leur potion magique vient de la nuit des temps. Plus puissant que le vaudou, c’est le rite de la vie. Un coup tu pars, un coup tu reviens. Dieu donne et Dieu reprend. Le diable sonne et se méprend. La vieille Maoussi ne partira jamais : sa descendance a repris le flambeau. Opé, pas de souci : Maoussi flambe au champagne. T’a vécu, t’as cru. Tu t’es trompé, tu t’es battu. Tu as gagné, tu as pleuré.
Pars en pèlerin, mon brave : tu n’as rien à craindre. Après la mort, tu es mieux qu’un vieillard. Tu es libre et vivant. Tu es près d’un étang. Deux cerfs paissent. Tu bois un peu d’eau. Maoussi est née. Tu le sais. Tu ne la verras pas, ce n’est pas grave. La route tourne. Ce qui compte, c’est l’étincelle de vie. Elle éteint celle, elle africaine, elle est chrétienne. Elle a tout pour grandir. Les Africains sortent de la nuit des temps. Les chrétiens louent le firmament. Jésus n’a pas eu peur de la Croix. Et toi, Opé, tu penses à quoi ?
Le vieil homme meurt. La mort n’a pas peur. Opé a peur pour la vie. La sienne ? À quatre-vingt-dix ans, on fait son temps. Dix printemps – sa femme, le cancer, l’agonie – il n’en peut plus. Il a chopé une vacherie, une maladie d’orphelin, un Parkinson sans tremblante, une spécialité paysanne pour familier des engrais. Quatre enfants, trois filles. Le fils tangue, héritier. Fêtard, vantard, noceur, coureur. Opé est écœuré. Un fermier. Paysan agriculteur.
À l’héritier, il a tout donné – son fils, prodige. Le fiston a dilapidé. Un propre à rien, Opé décrète, sauf qu’il a mal. Il déblues. Il n’entend pas la musique, mais c’est la fin. Son fils n’est pas venu. Il fête les environs. Il n’est pas au courant. Pas ingrat, un inconscient. On manque de jugement. Avec le temps, la vieillesse, la maladie, on acquiert une lucidité qui vous prend au dépourvu.
Opé a pardonné. Le christianisme, c’est sa vie. Il a éprouvé les pires peines à absoudre. Il a beaucoup donné, très peu pardonné. Maintenant, la famille est divisée. Il n’a guère ménagé. Ses filles sont autour de lui, son choyé n’est pas lui. C’est un signe. Dieu envoie avant de rappeler. Amène-toi ! Opé dans les choux. On respire dur. Il fait chaud, l’été indien. Opé craignait l’asphyxie. Il s’éteindra sans souffrance. Sans peine. Il n’entend plus le cœur léger. Il a pardonné – allégé.
Opé tient les rênes de la ferme. Il vient de se marier. Il a été élu – maire du village. Il fourmille d’innovations. Il dore les idées. Il est l’organiste des dimanches. Il attend une fille. La vie est belle, Opé. Plus tard, ce sera un héritier, histoire de reprendre. Pour un paysan, le garçon est vital. Une fille, la vie sourit.
Opé conduit son tracteur. Il a acheté. C’est le début de la mécanique. En France, la Seconde guerre, les morts, les massacres, les prisonniers, c’est le retour de l’accalmie. La prospérité vous ouvre les bras. Les agriculteurs profitent de prêts, de récoltes, de revenus – l’Epoque glorieuse. Opé achève le rêve des générations. Acheter un tracteur. Le travail des champs devient révolutionnaire.
Opé est altier. Il se tourne vers son alter. Et go ! Le fidèle, le lieutenant, l’ouvrier agricole est plus pour le patron. Il est l’âme de la ferme, le confident des enfants, le bêcheur des jardins, le fumeur sans fatigue, le buveur de cidre. Le champ s’ouvre à Opé. Ferme-la !
« Alors, Valéry, toujours fervent des charrues ? »
Opé chambre, Opé pétarade. Opé châtie en châtié. Il a des lettres. Il tient de l’Etre. Il titille son cher Valéry. Valéry est un réactionnaire. Valéry réfute le Progrès. Il est méfiant comme un vieux Sioux devant toutes ces techniques qui finiront par gâter notre monde. Valéry tique devant le toc. Un tracteur ? Ça fera des emplois en moins, des chômeurs en plus, de la misère – et de la détresse. C’est pas la bête au bon Dieu, un tracteur. Opé se moque. Opé croit dur comme un moteur dans le Progrès. Opé est visionnaire – en Progrès. Après le christianisme, le Progrès est sa bannière. Son étendard illuminé.
De temps en temps, Opé se pose la question : les deux ne feraient-ils pas Un ? Valéry le plus brave ne comprend rien à l’esprit de son temps. Il est engoncé dans ses préjugés. Incapable de s’ouvrir au monde, à la science, aux découvertes, à ce que d’aucuns nomment Changement et qu’Opé n’hésite pas à baptiser du fou nom de Révolution.
« Tu vois, Valéry, l’homme est l’animal capable de créer, d’innover, de fonctionner !
- Il est surtout capable de belles vacheries ! »
Valéry est campagnard. Il roucoule des R. Il a l’accent des champs.
« Ce qui changera le monde, c’est la technique !
- Avec leurs bombes et leur chimie, ça, oui, le monde chante ! »
Valéry a mal entendu. Valéry est drôle. Jeu de rôles.
« Avec les tracteur, aussi. Nous sommes les enfants du Progrès. Nos parents labouraient la terre avec les bêtes, nos enfants travailleront par ordinateurs !
- Je prie pour que ce jour n’arrive jamais ! Jamais ! Ça ferait des robots sans âme et sans cœur ! »
Opé arrête le débat. Il hausse les épaules. Valéry est dévoué, mais il ne comprend rien. Désavoué. C’est un réactionnaire, attaché à ses traditions. Il n’a pas le niveau intellectuel pour discuter. Opé est fier de son intelligence. Si clairvoyant qu’il appartient au nombre des élus qui comprennent le Changement et le Progrès. Il bout d’un optimisme débordant. D’ici deux ou trois générations, sa ferme ne ressemblera pas à l’entreprise qu’il connaît. Elle sera un outil futuriste, entièrement mécanisée, où l’homme sera le cerveau commandant à des batteries de machines. Il sourit, Opé, l’avenir est confiant. Il a foi dans Jésus, dans Dieu, dans le christianisme. Il a foi dans la terre. Il était une fois : l’homme saura cultiver.
La petite Maoussi hurle. Une minute. Même pas. Elle sort du ventre. Vraiment du ventre : césarienne. Maoussi, la voix est libre. La vie vocifère. Avis de naissance : Maoussi vient de naître. Elle a une maman, elle ne sait pas. Elle a un papa. Le pédiatre vérifie les réglages. Bébé est de la dernière génération des Maoussi. Chez maman, les aînées s’appellent Maoussi. Tradition Dahomey. Maman s’appelle Maoussi, mamie s’appelle Constance. L’arrière-grand-mère vit au Dahomey. Une Maoussi qui approche des quatre-vingt-dix piges et qui fait mentir allègrement la moyenne de vie de son pays natal.
Maoussi Jr. pleure toujours.
« Elle a du coffre, cette petite ! »
Parole de pédiatre. La sage-femme demande au père de suivre en salle de réanimation. Papa est blanc. Mélanine de peur. Face de craie sans cri. C’est une métisse. Papa ne comprend pas. Maman est KO. Elle se remet de ses émotions et de l’opération. Le choc : cinquante centimètres, trois kilos. Un beau bébé rond, qui tournerait des publicités pour les catalogues ou les marques de voitures. Le papa est anxieux : avec les bébés tout fragile, on ne sait jamais ce qui avive. Pour l’instant, Maoussi est emmitouflée dans un linge natal. Elle arrive. Elle est née.
Elle est sortie du ventre. Elle est sortie de son monde clos, chaud et parfait. La naissance : on émerge d’un monde pour en trouver un autre, plus grand, moins accueillant. On est homme, de l’espèce dominante du nouveau monde dans lequel on se trouve. L’ancien continent était terre conquise. Qui sait s’il n’existe pas d’autres mondes, une infinité de corps qui se tiennent les uns dans les autres, à la manière des poupées russes ?
La petite Maoussi est nouvelle-née. Sans questions, elle a froid. Elle est là. L’accouchement est allé trop vite. Note aux religieux : si la vie est l’entrée, la mort n’est-elle pas la sortie ? Je rêvais d’une autre ronde. Pendant que Maoussi surgit, Opé s’éteint. L’arrière-grand-père de France meurt. Pas le même jour, mais la linéarité, on s’en fout. C’est quoi, le temps, si ce n’est pas la trame de notre monde ? Le temps, il existe dans les autres ? Dans le ventre ? Après la mort, quel monde ? Hadès ? Elysées ? Enfers ? Paradis ? Eden ? Sapristi, Opé ne verra pas son arrière-petite. Ce n’était pas la première, mais c’est la métisse de la famille.
Opé, le Progrès, c’est la mondialisation, les migrations, la France multiconfessionnelle et multiethnique. Plein de métisses – plus une idéologie biscornue du métissage. Coupez : décalez. Chinois. En France, on prend les métisses pour des Noirs, alors qu’au Dahomey, on prend les métisses pour des Blancs. T’as tout faux, mais tu cultives le topo. Dites-le au tennisman métisse à la retraite qui vient d’un croisement entre le Dahomey et la Lorraine et qui surfe sur la tolérance occidentale : ta couleur est égale à condition que tu consommes. Couleur camé. Léon l’Africain.
Maoussi s’en moque. Les Maoussi ont résisté à l’esclavage et à la colonisation, elles résisteront à l’ultralibéralisme et la mondialisation. Les Maoussi sont des battantes et des dures. Les Maoussi sont des guerrières et des irréductibles. Pire que les Gaulois, t’as les habitants du Dahomey. Leur potion magique vient de la nuit des temps. Plus puissant que le vaudou, c’est le rite de la vie. Un coup tu pars, un coup tu reviens. Dieu donne et Dieu reprend. Le diable sonne et se méprend. La vieille Maoussi ne partira jamais : sa descendance a repris le flambeau. Opé, pas de souci : Maoussi flambe au champagne. T’a vécu, t’as cru. Tu t’es trompé, tu t’es battu. Tu as gagné, tu as pleuré.
Pars en pèlerin, mon brave : tu n’as rien à craindre. Après la mort, tu es mieux qu’un vieillard. Tu es libre et vivant. Tu es près d’un étang. Deux cerfs paissent. Tu bois un peu d’eau. Maoussi est née. Tu le sais. Tu ne la verras pas, ce n’est pas grave. La route tourne. Ce qui compte, c’est l’étincelle de vie. Elle éteint celle, elle africaine, elle est chrétienne. Elle a tout pour grandir. Les Africains sortent de la nuit des temps. Les chrétiens louent le firmament. Jésus n’a pas eu peur de la Croix. Et toi, Opé, tu penses à quoi ?
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